Il est clair que le sexe est un modificateur génétique de la biologie et des maladies. En effet, les femmes et les hommes n’ont pas les mêmes sensibilités aux différentes pathologies, ni la même localisation de la masse grasse. Il est d’ailleurs connu depuis longtemps que la masse grasse est physiologiquement plus importante chez la femme que chez l’homme (20 à 25% du poids du corps vs 15 à 20%).
Ventre mou et ventre dur …
Chez nos ancêtres préhistoriques, les femmes ont toujours été soumises à une pression de l’évolution bien supérieure à celle des hommes, car elles ont la charge de la perpétuation de l’espèce et assument la grossesse et l’allaitement. Ceci exige un stockage de l’énergie considérable pour se préserver des prédateurs et des famines. Les femmes ont donc génétiquement développé des moyens spécifiques pour favoriser ce stockage. Elles ont une localisation de tissus adipeux en sous-cutané (le fameux bourrelet ou « ventre mou ») plus importante que les hommes (chez eux, la localisation est plutôt viscérale ou « « ventre dur ») et une lipogénèse très active et particulièrement sensible aux oestrogènes.
Courir et marcher longtemps : chez la femme, plus efficace pour maigrir.
Pour maigrir, beaucoup de femmes et d’hommes se lancent dans des programmes effrénés de jogging et/ou de salles de sport. Mais après tout, y a-t-il des résultats différents selon le sexe ?
Les données physiologiques montrent que les femmes utilisent davantage les lipides (le gras du ventre) que les hommes lors d’un exercice prolongé (plus de 45 mn). Ceci pour une raison simple : tout d’abord à raison de 9 kcal/gramme de lipide, la mobilisation du gras est plus efficace pour faire face à la dépense énergétique. Ensuite, le fait de brûler préférentiellement le gras du ventre permet à la femme d’économiser le glucose (utile au cerveau du bébé en cas de grossesse, au cas où …) et de préserver les protéines (et donc le capital musculaire et les défenses immunitaires toujours dans un souci ancestral de préservation de l’espèce).
Cette capacité à survivre en cas de famine a d’ailleurs systématiquement été observée dans les études, par exemple lors de la famine aux Pays-Bas en 1944 ou sous l’occupation nazie, deux fois plus de femmes que d’hommes ont survécu.
A la ménopause, ça se gâte un peu …
Toutefois cette capacité de mobilisation préférentielle des lipides lors de l’effort prolongé ou du jeûne s’atténue lors de la ménopause suite à la privation oestrogénique. La domination relative de la testostérone, favorise le développement de la graisse profonde périviscérale et contribue à la prise de ventre. La fonte musculaire liée à l’âge nécessite alors la pratique régulière de la musculation tout autant que l’activité physique régulière et prolongée.
Attention toutefois à ne pas passer du rien au tout, en somme de la sédentarité en semaine au sport intense le week-end. Le cœur n’aime pas les extrêmes, surtout après 60 ans. Il est évident que l’idéal est de maintenir une activité physique régulière en semaine (marche quotidienne par exemple) et d’augmenter le temps de pratique sportive le week-end.
De tout ceci que faut-il retenir ?
Si, avant 50 ans, la femme cherche à perdre de la masse grasse, elle a plus de facilité à en perdre que l’homme en pratiquant des efforts réguliers et prolongés de plus d’une heure (marche nordique, marche rapide, jogging pour celles qui n’ont pas d’arthralgies). En revanche, après la ménopause (le plus souvent après 50 ans), hommes et femmes ont intérêt à associer musculation et activité physique de longue durée, pour préserver leur masse musculaire tout en contrôlant leur corpulence.
Dans tous les cas, bougez, bougez, bougez et n’oubliez pas non plus de bien dormir (pour être en forme) et de manger équilibré (pour ne pas avoir de carences) – en somme de suivre les principes de la NAPSO-THERAPIE.