A l’occasion de la Journée Mondiale de l’ostéoporose, rappelons que celle-ci est définie par un appauvrissement excessif de la matrice osseuse aboutissant à une fragilisation des os les plus exposés aux fractures à savoir les vertèbres, le col du fémur, le poignet, la cheville. Elle est malheureusement courante et relativement inévitable. Toutefois, elle peut être atténuée si l’on adopte les bons comportements.
Inévitable, pourquoi ?
Les os sont des organes vivants qui ont capitalisé leur stock de calcium pendant l’enfance et l’adolescence – puis l’ont entretenu à l’âge adulte par un équilibre de la balance synthèse/destruction – puis connaissent la perte osseuse à partir de l’âge de la ménopause en raison de bouleversement hormonal. En effet, durant sa vie hormonalement active, la femme préservait sa solidité osseuse grâce aux oestrogènes favorisant la fixation du calcium (à condition d’en avoir des apports quotidiens suffisants, ainsi que de bons apports de vitamine D). Mais au moment de la ménopause, il n’y a plus d’hormones sexuelles, et donc il n’y a plus facteur de stimulation de la minéralisation osseuse. Pour les hommes, l’ostéoporose masculine existe, mais à un moindre degré
Une femme a en moyenne entre 7 et 10 kilos d’os. A partir de l’âge de la ménopause, elle perd entre 2 et 3% de masse minérale osseuse par an. Cela peut paraître peu, mais quand une femme est ménopausée à l’âge de 50 ans, cela signifie qu’à l’âge de 75 ans, elle aura perdu au moins 50% de sa masse minérale osseuse ; autrement dit, la voilà devenue bien fragile et à haut risque de fractures dite ostéoporotique : fracture du poignet, tassement vertébral, fracture du col du fémur.
Quelques chiffres …
En France, on estime que 40% des femmes de 65 ans et 70% des femmes de plus de 80 ans sont concernées par l’ostéoporose. Une femme ménopausée sur deux sera un jour ou l’autre victime d’une fracture ostéoporotique à l’occasion d’une chute ou d’un trauma relativement bénin. Actuellement l’ostéoporose est responsable d’environ 400.000 fractures par an (col du fémur, tassements vertébraux, poignet, bassin …).
Comment savoir si vous avez un risque élevé d’ostéoporose
Les facteurs de risque relèvent de l’hérédité, des comportements de vie et de votre histoire personnelle. Votre risque est élevé si dans votre famille (surtout vos parents) il y a des antécédents de fracture (ou de tassement vertébral) et d’ostéoporose – si vous avez été ménopausée avant l’âge de 50 ans – si vous avez reçu un traitement par corticoïdes pendant plus de 3 mois pendant votre vie – si vous fumez et buvez régulièrement plus de 2 à 3 verres de vin (ou équivalent en alcool, par jour) – si vous avez toujours mangé peu de produits laitiers, y compris pendant votre enfance – si vous êtes plutôt sédentaire – si vous êtes en manque chronique de vitamine D – si vous souffrez de maigreur – si vous ne prenez pas de traitement hormonal substitutif.
Que faire quand l’ostéoporose est confirmée ?
Il faut nécessairement optimiser vos comportements alimentaires et d’hygiène de vie : manger au moins 3 produits laitiers par jour pour un apport calcique d’au moins 1200 mg de calcium par jour – avoir un apport suffisant de vitamine D en vous exposant régulièrement au soleil (avec crème protectrice si l’ensoleillement est intense), en faisant une cure de vitamine D en automne et en hiver – en mangeant au moins 2 fois par semaine des poissons gras de type sardine, hareng, maquereau, saumon – en prenant chaque jour des laitages enrichis en vitamine D (1µg/100g – votre besoin quotidien est de 5 µg de vitamine D) – en pratiquant une activité physique régulière (marche, nage, vélo …) – en évitant de fumer et de boire de l’alcool.
Concernant les aides médicamenteuses …
Il en existe deux catégories :
- Le traitement curatif par des médicaments qui stimulent la minéralisation osseuse et/ou diminuent la déminéralisation osseuse ; le plus souvent ce sont des biphosphonates, à prendre pendant au moins 3 à 5 ans.
- Le traitement préventif, sous forme éventuellement du traitement hormonal substitutif hormonal, autrement dit des hormones sexuelles. Ces dernières font polémique quant à leur usage et il appartient donc au médecin de les conseiller ou de les déconseiller, selon le contexte de santé de la patiente. Les hormones sexuelles sont indéniablement un facteur de stimulation de la synthèse osseuse et peuvent être conseillées, durant les 10 premières années qui suivent la ménopause, à condition que la patiente soit sans facteur de risque de cancer du sein et se faisant régulièrement suivre par son gynécologue.
Comment prévenir l’ostéoporose par les comportements de vie
Certes, l’hérédité joue un rôle important mais il est nécessaire de veiller à un apport suffisant de calcium et de vitamine D pour avoir des os solides. Les produits laitiers sont les meilleures sources de calcium, car celui-ci y est concentré sous un faible volume et son absorption intestinale est optimalement favorisée par les protéines, le lactose et la vitamine D naturellement présents dans le lait. Le corps d’un adulte a besoin de 800mg de calcium – et une femme ménopausée a besoin de 1200mg de calcium par jour. En prenant un yaourt le matin (200mg de calcium) – une part de gruyère ou de comté au déjeuner (300 à 400mg) et un petit pot de fromage blanc le soir (100mg), l’essentiel du calcium sera apporté. Le reste sera fourni par les végétaux (200 à 300mg). Le compte sera bon, en grande partie grâce aux produits laitiers. Sinon, il reste la solution des eaux minérales calciques (Contrex, Hépar, Courmayeur) à raison de 500mg de calcium/litre. Quant aux jus végétaux, ils doivent être enrichis en calcium car ils en sont naturellement pauvres.
Pour la vitamine D, il faut s’exposer au soleil (avec crème protectrice), manger du poisson gras 2 fois par semaine et se faire supplémenter par son médecin en automne et en hiver.
N’oublions pas l’activité physique qui, si elle est régulière, permet de freiner la perte de densité osseuse. De plus, une personne musclée est moins exposée aux chutes et donc aux fractures. De la nécessité de veiller bien manger, bien bouger et bien dormir (concept de la NAPSO THERAPIE).
www.inserm.fr. Ostéoporose : Ostéoporose